Mohamed Abdel Azim

 

La politique d’ambiguïté comme facteur d’échec de la dissuasion au Moyen-Orient

Étude du  cas israélien, 1955-2005

       

 

 

 

 

 

UNIVERSITÉ LYON 2 

 

Institut d'Études Politiques de Lyon

 

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École  doctorale des Sciences Humaines et Sociales (SHS)

Institut d’études politique de Lyon

Centre de Politologie de Lyon CERIEP


  La politique d’ambiguïté comme facteur d’échec de la dissuasion au Moyen-Orient

Étude du  cas israélien, 1955-2005

Thèse de doctorat en Science politique

 

Présenté par l'étudiant Abdel Azim Mohamed

En vue de l’obtention du doctorat en Science politique

Soutenance publique le 3 juin 2005

Directeur de la Recherche

Monsieur Jean-Paul Joubert       

Professeur des Universités (Université Jean Moulin, Lyon 3)

Directeur du CLESID, Centre lyonnais d'études de sécurité internationale et défense


Membres du jury

Monsieur Paul Bacot

Professeur des Universités (Institut d'études politique de Lyon) 

Directeur du CERIEP, Cenre de Politologie de Lyon, directeur du Doctorat de l'IEP de Lyon

 Monsieur Jean-Louis Marie

Professeur des Universités (Institut détudes politique de Lyon

Politologue,  Professeur de Science politique

 

Monsieur Martin Van Creveld

Professeur des Universités (Jérusalem)              

Professeur d’Histoire et Science politique, Université de Jérusalem

 

Monsieur Charles Zorgbibe   

Professeur des Universités (La Sorbonne)        

Professeur de Science politique et des ralations internationales, Doyen de l’Université Aix Marseille

 

 

 

 

 Je ne pense pas que nous devrions envoyer ça au Président » peut-on lire dans une note de couverture non datée et signée par Harold Hal Saunders, un membre du NSC et chargé des affaires du Moyen-Orient (Annexe 96)[1]. Dans cette note, Harold Hal Saunders commente par écrit un rapport présenté par Bromely Smith, le Secrétaire exécutif du Conseil de sécurité nationale au sujet des armes nucléaires israéliennes. La note a probablement été écrite, selon Avner Cohen (1998, pp.  297-303)[2], durant l'été. Elle souligne les inquiétudes à propos des armes nucléaires israéliennes. Le rapport joint à cette note est introuvable. Cependant, la teneur et la tonalité de cette note de couverture indiquent l’ambiance environnante et la sensibilité du dossier des armes nucléaires israéliennes. « Je ne crois pas que nous devons envoyer cela au Président. Le Président (Johnson), souligne la note, n’a vu que des rapports écrits par Richard (Dick) Helms ([3]) ces six dernières semaines, que ni Gene Rostaw ([4]) , ni Wally Barbour ([5]), n’ont jamais vu, et c’est ce qui pose le problème de la sensibilité de la chose. Mais, nous devons agir de la sorte et même au prix de certains rapports comme celui-ci (…) Toutefois, je ne crois pas que la contribution de ceci aiderait le Président à mieux comprendre, mais au contraire cela provoquerait une confusion concernant les rapports clairs présentés par Helms. » (Annexe 96)[6].

 « I dont think we should send this to the President. The President has seen several eyes only reports fro Dick Helms on this subject over the past six weeks that neither Gene Rostow nor Wally Barbour has seen. This is one of the problems in trying to keep discussion of this issue sensible, but the subject is so sensitive and so much is at stake that we have to operate this way even at the cost of some cable like this that aren’t relly to the point. Anyway, I don’t think this would contribute anything to the President’s understanding and would just confuse the already clear reports from Helms. »  Richard Helms ne peut pas ignorer les rapports de ses services d'Intelligence disponibles depuis 1966. Ces rapports indiquent qu'Israël pourrait être seulement à « quelques semaines » d'assembler sa première bombe nucléaire. Ces rapports n’ont pas été bien accueillis par l'administration Johnson. La Maison Blanche retarde de façon inhabituelle sa prise de position. En attendant, le Président demande davantage d'évaluation et de vérification. Lorsqu’il confirme qu’il n’y a pas d’armes nucléaires dans la région, Richard Helms -en tant que directeur de la CIA- ne peut pas ignorer que l’information est déjà disponible à Washington.  

         
  Nous citons l’exemple d’un télégramme de 2 pages, daté du 21 février 1967 (Annexe 97)[7]. Ce document, issu du département d'État et envoyé à l'Ambassadeur Wally Barbour, est un télégramme qui fait référence à un autre, issu de l'ambassade américaine à Tel-Aviv (A-478). Il notifie, dans les premières lignes, qu'Israël est proche de la fabrication de la bombe. « Israël pourrait être beaucoup plus près de la production d'armes nucléaires que nous avions supposé ». 

Dans ce télégramme, le département d'État se réfère à ces rapports et demande à l'Ambassadeur Barbour de presser Eshkol au sujet de la prochaine visite américaine de Dimona. Il faut rester discret et ce télégramme ne suscite aucune réponse israélienne. Les demandes américaines de visite formulée depuis novembre 1966, resteront sans suite.      

 

   

[1] Annexe 96. Memorendum, from Harold Hal Saunders to Bromely Smith. The White House, Washington, File 113, BKS. Source: Lyndon B. Johnson Presidential Library.

[2] Avner Cohen, Israel and the Bomb, New York, Columbia University Press, 1998.

[3] Richard Dick Helms est directeur de la CIA entre 1966 et 1973.

[4] Eugene Victor Rostow, connu comme Gene Rostow, (1913-2002), sous-Secrétaitre d’État de l’administration Johnson entre 1966 et 1969.

[5] Wally Barbour, l’ambassadeur américain à Tel-Aviv à cette date.

[6] Annexe 96. Memorendum, from Harold Hal Saunders to Bromely Smith. The White House, Washington, File 113, BKS. Source: Lyndon B. Johnson Presidential Library. Voir aussi : Avner Cohen Israel and the Bomb, 1998, pp.  297-303.

[7] Annexe 97. Outgoing Telegram, Department of State. From Secretary to Ambassador Barbour Tel-Aviv. 21 février 1967. Source : United States National Archive. Voir aussi : Avner Cohen, Israel and the Bomb, pp.  185-186.

 
 
     

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