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La fatalité de l'affrontement guerrier de l'État hébreu Par
Mohamed Abdel Azim*
Rythmée
par les guerres, la vie de l’État hébreu n’a pas vécu une seule décennie
sans un affrontement avec l’un de ses voisins ou sans être lui-même
objet d’attaque comme cela a été
le cas en 1991. Depuis sa création en 1948, Israël déclenche 5
conflits armés et subit une offensive en 1973. Avec sa puissante machine
de guerre assortie d’un arsenal nucléaire comparable à celui de la
France et dépassant la capacité de la Grande Bretagne, Israël n’a pas
pu accepter de faire la paix qu’après avoir vécu la difficulté lors
d’une guerre. C’est le cas face à l’Égypte en 1973. L’échec
de l’armée israélienne face au Hezbollah met en évidence l'érosion
de la dissuasion israélienne. Cet échec, lors d’une guerre considérée
comme une guerre indirecte entre Israël et la Syrie, peut-il être vu
comme une répétition du scénario israélo-égyptien et aboutir à la
paix entre Damas et Tel-Aviv ? Les États font des guerres et
les guerres font des États écrit Charles Tilly[1].
Depuis plus de 50 ans, l’État hébreu est en état de guerre. Il n’a
pas pu trouver, dans ce supermarché du monde, des entrepreneurs ou des
professionnels de Policy Making, qui opèrent selon un schéma
permettant de repenser les querelles de guerre par un objectif de paix
avec les voisins arabes[2].
L’histoire de cette région montre que la paix passe souvent par Damas qui réclame le retour du Golan, conquis par Israël lors de la guerre des Six jours en 1967 et annexé en 1981. Tel-Aviv, qui signe des accords de paix avec l’Égypte en 1978 et avec la Jordanie en 1994, malgré les accords d’Oslo en 1993, n’arrive pas à faire le pas vers une paix avec la Syrie. *Mohamed
Abdel Azim
est docteur en Science politique. Journaliste à EuroNews, il est
l’auteur du livre : Israël et la bombe atomique, la face cachée
de la politique américaine,
Paris, l’Harmattan, 2006. [1] Charles Tilly, Cities and the Rise of States in Europe, A.D. 1000 to 1800, Cambridge, Westview, 1994, 290p. [2] Bruce Bueno De Mesquita et David Lalman, War and Reason, New
Haven, Yale University Press, 1992. |