Ostrogorski La démocratie et l'oligarchie
Moisei Yakovlevic Ostrogorski Moisei
Yakovlevich Ostrogorski, est un russe, né en 1854, à Sermatiez, district de
Bielsk, ouvernement de Grondo, ( Russie). Décédé en 1919, on a pratiquement
pas eu de nouvelles de lui à partir de 1916/1917. De
famille juive il quitte son pays en 1881, année de l'assassinat du Tsar
Alexandre II, suite à la vague antisémite qui sévit en Russie. A l'âge de 26
ans, il s'installe à Paris. Deux ans après, en 1883, il s'inscrit à l'Ecole
Libre de Science Politique, alors récemment créee, et devient élève d'Emile
Boutmy. Ostrogorski rentre
en Russie en 1904. La revolte de 1905 prend de l'ampleur et les élections pour
la première Douma ont lieu un an plus tard. Il est élu en tant que représentant
à la première Douma en 1906. Ostrogorski se révèle peu disposé à accepter
un engagement unique. N'étant pas un social-démocrate, il refuse de rejoindre
les rangs du Bund juif et il s'oppose avec véhémence à l'établissement d'un
groupe parlementaire formé des représentants juifs à la Douma. G. Ionescu,
1986. En
1910, il effectue un voyage aux Etats-Unis pour la deuxième édition de son
livre. En 1916, il refuse une chaire à l'Université de Cleveland et rentre en
Russie. Depuis cette date, on n'a plus de trace de lui. La révolution
Bolchevique a lieu un an plus tard, en 1917. On ne sait pas quel rôle il y a
joué, ni sa vision de cet événement majeur dans l'hisoire russe. Ostrogorski,
Weber et Michels Weber
en 1918, à l'Université de Munich, participe à une conférence sur la
politique comme vacation. Il ne fait aucune allusion au livre de Robert Michels,
publié en 1911. Weber, par ailleurs, invite les participants à "envisager
l'influence de la forme plébiscitaire telle que l'a décrite Ostrogorski".
Il inclue, par la suite, dans le texte de sa conférence, un précis de huit
pages basé sur l'étude d'Ostrogorski sur les partis politiques. G.
Ionescou 1986, note que R. Michels, dans son livre " les partis
politiques", constate que le domaine des partis politiques est " à
peine effleuré". G.
Ionescu pose la question sur les
travaux antérieurs d'Ostrogorski. G. Ionescu note que Michels, dans la seconde
édition de son livre parue après la mort de Weber, donne une lamentable
explication, ajoute Ionescou, Michels déclare que, bien que son livre est dédié
à Weber, il considère que la façon dont Weber traite les partis politiques
dans Wirtschaft und Gesellschaft ( économie et société) était trop
sporadique et trop étroite, pour qu'il tire de l'oeuvre quoi que ce soit. Quant
à Ostrogorski, Michels ne fait pas de référence à son ouvrage paru une décennie
plus tôt. Selon G. Ionescu, 1986,
l'Eureka de Michels " Loi de fer de l'oligarchie" ou plutôt
" qui dit organisation dit oligarchie " font partie des
analyses d'Ostrogorski. Ainsi,
Pierre Rosanvallon, 1979, note que l'oeuvre d'Ostrogorski a la réputationd'être
un grand livre. Mais aujourd'hui, qui a lu Ostrogorski? Son livre publié au début
du siècle ( 1902) est depuis longtemps introuvable. Il n'est plus qu'une référence
lointaine dans dans tous les manuels de science politique, tout en reconnaissant
pourtant son rôle fondateur. Pour
Rosanvallon, Ostrogorski, n'est ni Tocqueville, ni Lenine, ni Weber. Il est
l'homme d'un seul livre. Avec Michels, ils sont tous les deux des marginaux. Au
fond Ostrogorski et Michels dérangent, note Pierre Rosanvallon. Ils montrent
que la démocratie est un problème beaucoup plus qu'une solution. Pour Pierre Avril, l'influence la plus remarquable d'Ostrogorski, est certainement celle que l'ouvrage exerce sur Max Weber. Dans "Le savant et le politique", Weber s'appuie sur la documentation réunie par Ostrogorski, dont le grand ouvrage, qui au dire de Wolfgang Mommsen, avait impressionné M. Weber. L'ouvrage d'Ostrogorski a eu une influence considérable, Weber et Michels en Allemagne, Cochin en France, s'en sont directement inspiré, avant qu'un demi-siècle plus tard, Maurice Duverger ne donne un nouveau départ à l'étude des partis politiques, en reconnaissant à Ostrogorski le mérite d'avoir " frayé la voie". Maurice Duverger, 1969
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