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L'obsolescence
de la Guerre
" Supposons qu'il existe
deux manières pour dépenser 10 milliards de dollars: pour éviter 1000 mort en
guerre, ou pour éviter 20 000 tués
sur les routes, qui refuserait
la première ? L'absence des guerres signifie que la
dissuasion a réussie, ce qui ne veut pas dire qu'une politique
de dissuasion est une politique succinctes.
Des facteurs non
militaires jouent d'importants rôles lors
de la prise de décisions de
guerres. Les armes, semble-t-il,
sont des résultats des guerres non pas leurs causes. La vision tendant à voir que les guerres sont devenues de
obsolètes, est influencée par le changement des valeurs.
Les armes, même nucléaires, ne sont plus perçues comme relevant de la
guerre et de la paix comme semble-être le cas".
John Mueller
Le
livre de John Mueller
propose deux regards: - les grandes guerres sont en état d'obsolescence et la guerre froide était loin de l'être, elle avait été au contraire
très chaude. Les défenseurs de la paix accusent l'Etats-nation
ou le système d'Etat-nation de faire la guerre.
Tout au long de son ouvrage, Mueller tient un
raisonnement simple. Les Etats font la guerre pas parce qu'ils existent ou parce
qu'ils sont armés, mais parce
qu'ils sont apparus par la guerre et ils voient
des avantages dans la victoire.
En travaillant sur les origines des guerres Mueller nous
livre un travail documenté
remontant aux antiquités. Mueller
trouve des citations contre la guerre tirées des suppliants
d'Euripide ( v.
415 av. JC)
dans une pièce considérée
comme un témoignage très fort contre la guerre.
Depuis l'existence de l'humanité, il y a eu des écrits contre les
guerres. C'est ce qui Mueller démontre dans son ouvrage.
Selon Mueller, la première organisation significative contre la guerre
est apparu lors de la première
guerre mondiale en 1914. Ces
avocats de la paix n'ont pas pu asseoir une image
publique car leurs actions
reposait sur des aspects sentimentaux.
Avant 1914, l'historien
militaire Michael Howard note
que la guerre était universellement légitimée, acceptée et souvent inévitable. Pour
Bernard Brodie la guerre de 1914 donnait naissance à une nouvelle ère de prise
de conscience des atrocités de guerres. La logique selon laquelle la guerre est
utile de point de vue économique est devenue
peu à peu une notion contestable. La
pensée courante rendait la guerre
inévitable comme celle de Zola selon
laquelle la guerre est " la
vie même ", ou encore celle de l'américain Henry Adams selon laquelle
la guerre rendait les hommes plus " forts ", etc. C'est la première guerre mondiale qui
va changer la vision que l'on portait envers les guerres comme quelque
chose d'admirable, désirable et même parfois le regard était un regard
romantique.
La grande guerre qui a fait des millions de victimes
aurait pu être évitée si les leaders des nations rivales se
comprenaient mutuellement. Ainsi,
les tentatives de politiques d'apaisement des années 30 n'a pas
réussi à s'imposer et à éviter la guerre suivante. La guerre de 1914
aurait pu être évitée si les résultats avait été
correctement calculés d'avance par les parties en guerre.
Michael Howard souligne que les armées en 1914 étaient conçues comme
des instruments de guerre et non pas par leurs capacités dissuasives.
Leçons de la grande
guerre
La première guerre mondiale a été gravée dans les mémoire de tous ceux qui l'ont vécu.
Selon Mueller cette guerre aurait peu
être évité par deux issues. La
première était la négociation. Pour
Mueller il y avait plusieurs
aspects déclencheurs des hostilités
qui avaient été basés sur des mauvaises interprétations, ou une réalité
schématisé de façon très
simpliste. Les tendances
expansionniste de l'Allemagne , semblaient pour des analystes qu'en 1914
les allemands auraient adopté
la voie de la raison s'il y
avait devant eux des voix qui parler
cette langue d'apaisement. La
seconde issue est celle de la
dissuasion. Car si les agresseurs ne
voyaient pas à quel point la guerre serait
dévastatrice et destructrice,
c'est parce qu'ils étaient persuadé que la guerre allait être
courte et avec le moindre coût.
Il se peut que ces raisonnement n'étaient pas
convainquants en 1914 souligne Mueller en ajoutant que l'on peut imaginer
que l'évitement se serait accompli
par l'une des deux points suivants: le développement
des armes de destruction massive et la création
d'une alliance qui enveloppe de façon rapide les escalades. Mueller avance l'argument selon lequel les pays qui se sont
alliés durant la guerre auraient pu faire cette alliance avant en utilisant la
dissuasion contre l'agresseur afin d'éviter
le déclenchement des hostilités.
La Deuxième
Guerre
Mueller observe que la deuxième guerre a donnée aux américains
une capacité dissuasive contre toute
volonté d'agression même sans l'arme nucléaire.
Curieusement pour Mueller les armes chimiques n'ont pas été utilisées
durant la guerre. Mueller
se pose la question et conclut qu'un conflit majeur ou une guerre
n'implique pas forcement un usage de toute les armes
existante. Pour Mueller le non usage des gazes durant la deuxième
guerre mondiale laisse des points d'interrogation. Cette même interrogation est posée par le chercheur américain
Frederic Brown. Comment cette
quantité de chars et d'avions de
combat n'ont-ils pas donnés la
tentation d'utiliser l'arme chimique durant le conflit ?
Les analystes avancent
l'hypothèse de l'existence des
masques à gaz et le fait que les armes chimiques pouvait causer des liaisons
sans tuer. En effet, durant la
première guerre, l'usage de gaz à
touché 1,3 Million,
seulement 91 000 entre eux ont trouvé la mort.
Selon Mueller, les gazes n'ont pas été utilisés durant
la deuxième guerre, probablement pour raison de dissuasion mutuelle, et la peur
de s contre attaques. Américains,
italiens, Britanniques, ou allemands,
les phrases de menace de l'usage des armes chimique n'a pas manqué pour une
mise en garde contre l'usage des armes chimiques. Mueller adopte l'analyse de Brown à propos des armes nucléaires
et le non usages des armes chimiques durant la deuxième guerre mondiale.
Pour lui, l'arme nucléaire n'est pas pour autant exclue d'un éventuel
usage durant une troisième guerre mondiale.
Cette arme est militairement plus impressionnant, elle offre une facilité
de transport, de plus elle fait partie intégrante de la pensée politique et
stratégique. Morgenthau qualifie l'introduction de l'arme nucléaire
comme une révolution dans les relations et les politiques étrangères depuis
le début de l'histoire de l'humanité. Ceux
qui prennent cette position engagent une analyse avec des doutes, c'est ce qui les mène à penser que l'histoire, sans
l'arme nucléaire, aurait pris un autre cours totalement différant.
Comme Robert Art et Kenneth
Waltz, 1983, Mueller pense qu'un
affrontement entre l'Est et l'Ouest, ( Etats-Unis / Russie, OTAN/ Pacte de
Varsovie), est quasi nul.
Les raisons résident dans
les capacités stratégiques de chaque partie, et aussi dans les craintes de
l'escalade vers une guerre totale. Ces raisons sont des facteurs de prévention
contre une éventuelle guerre mondiale. Robert
Clipin avance l'argument selon lequel, les deux puissances n'ont pas passé à
la confrontation nucléaire pour des raisons d' " intérêt commun".
Ceci prend son sens durant
la crise de Cuba où les deux grands n'ont jamais été si près d'un
affrontement militaire, voir nucléaire. Le secrétaire d'Etat américain Dean Rusk, a raconté, après
la crise, que la situation aurait
pu conduire à une guerre généralisée.
Mueller cite une anecdote de Kennedy en s'adressant à ses collaborateur
disait " j'espère que
vous réaliserez qu'il n'y aura pas
assez de chambre pour tout le monde dans
le bunker de la Maison Blanche"
Côté soviétique, Khrouchtchev a déclaré qu'il était conscient qu'une guerre aurait été
rapidement étendue vers un conflit mondial.
Ni américains ni soviétiques avaient l'intention, Selon les propos
recueillis par Mueller, d'aller vers l'affrontement. Les deux puissances ont joué l'apaisement, un conflit armée
n'a pas eu lieu et la crise se terminera en laissant maintes interrogations. Si Robert Jervis montre qu' une des raisons
majeures des conflits armés du passé était
la croyance que les guerres étaient inévitables et que
cette pensée a apparemment pesée lourdement sur les décideurs en 1914,
cela n'a pas été le cas pour Mueller en 1962. Selon l'auteur, les guerres peuvent être toujours évitées,
notamment quant personne ne
montre le désire de rentrer en conflit. Malgré
les craintes de guerre entre américains et soviétiques en 1962, note Mueller,
la pensée fataliste n'a jamais dominée les décideurs. C'est plutôt une
volonté d'apaisement qui se montrait depuis le début de la crise.
Pour Mueller, il y a de bonnes raisons que la guerre soit
devenue obsolète dans le monde moderne. Car
pour
certain pays, la guerre ne
se conçoit pas dans un monde civilisé. La première guerre mondiale " la
grande guerre ", a changé les tendances. Les défenseurs de la paix,
minoritaires dans le passé, sont
devenus une majorité, décidé, ou plutôt, une majorité de décideurs, dans
le monde développé. La leçon tiré de la grande guerre est celle de tout
faire pour éviter la guerre et notamment une répétition de celle-ci. Une
seule personne a eu le tallent d'introduire son pays et le monde entier dans une
guerre mondiale. Depuis, tandis que
les guerres continuaient loin d'eux, soigneusement délimitées, les pays développés
ont manoeuvré pour contenir et contrôler leurs désaccords en évitant les
guerres. Une troisième guerre
mondiale " nucléaire" se montre destructrice et dévastatrice. Ainsi,
une guerre entre les pays développés semble être impensable. Une guerre
mondiale future est de plus en plus éloignée de l'horizon des nations et des
Etats développés.
Mais que sont ils devenus
les Etats supposés d'avoir, durant les années 80, développés un arsenal nucléaire?
Après les Etats-Unis et l'Union Soviétique,
et dès le début des années 60, un grand nombre d'Etats a oeuvré pour
le développement de la bombe nucléaire: la France, La Grande Bretagne, la
Chine, puis l'Inde et Israël, qui s'est apparemment auto équipé d'un petit
stock nucléaire secret, p226. La possession de l'arme
nucléaire par un Etat symbolisait la force et donnait un statut puissance.
Déjà en 1965, la France de De Gaulle brandissait
" sans la bombe atomique aucun pays ne peut se considérer
proprement indépendante".
Une
guerre par erreur
Il n' y a pas un seul cas
depuis ou les historiens pouvait dire qu'une guerre avait commencé
accidentellement ou par erreur. Toutes les guerres se sont déclenchées par une
intention délibérée par l'une des parties en conflit. Mueller va jusqu'à
dire que c'est la paix qui devient de plus en plus irrationnel, pas la guerre.
En pensent à la guerre,
les décideurs sont confrontés aux biais, lutter contre la mauvaise conception,
faire face à des zones de la non clarté et surtout ils sont confrontés à des
considérable problèmes d'incertitude. L'on n'attend pas des décideurs d'être
des surhumains, mais plutôt d'être rationnel, raisonnable, et une sensibilité
avec finesse afin de tirer les conclusions.
Mueller prend l'exemple du
Japon qui reportait plusieurs batailles contre les américains durant la deuxième
guerre mondiale. Les japonais ont
compté sur un découragement américain face aux pertes des batailles et se
concentrer sur la menace des Nazis. Ils n'ont pas pris en compte que les américains
pouvait faire un autre choix.
Mueller se
pose la question autour des échecs des grandes puissances, possesseurs de
l'arme nucléaire, de remporter des petites guerres.
Les américains et la guerre de Vietnam,
les soviétiques en Indonésie 1965.
Les pays possesseurs de
l'arme nucléaire ont évité l'affrontement entre eux par crainte d'escalade
vers une guerre généralisée. Mais même là où les risques d'escalade étaient
absents, les pays puissants se sont vus défiés par leurs adversaires: les
Etats-Unis en Corée et en Indochine, l'Union Soviétique en Hongrie et en
Afghanistan, la France en Algérie, la Grande-Bretagne en Falkland.
L'ouvrage de Mueller est une vision sur les coûts de
guerres. Un essai de montrer que
les hommes sont les pertes causés par les guerres. Le livre est un appel
utile aux décideurs selon ses propres termes. Un ouvrage qui
se termine par une note de comparaison entre la guerre et l'automobile.
Pour Mueller, il y a plus de chanse
de se tuer durant une guerre que
par un accident de voiture. On ne
demande pas aux piétons de choisir s'ils veulent se faire tuer par une voiture,
c'est fut le cas de la première guerre mondiale où les volontaires se sont
fait tués sur le front.
John MUELLER, The
obsolessence of major war, New York, Basic Books,
1988, 325 pages
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